16 avril 2020
J'ai eu le plaisir d’échanger avec Yilor, co-fondateur de Circlely, une application qui pourrait très certainement révolutionner la gestion des invendus des marques. J’admire son altruisme et je retrouve en lui les qualités d’un bon commercial à l’écoute des besoins.
Bonjour Yilor, une question me trotte : que fais-tu aux États-Unis ? Est-ce pour une raison professionnelle ou plutôt personnelle ?
Pour une raison personnelle, j’ai rejoint ma femme.
En fait, on a mûri l’idée de la start-up depuis un peu plus d’un an, fin 2018 et j’habitais encore en France à ce moment. J’ai quitté la France en fin juillet 2019 pour m’installer en banlieue de Washington DC. Circlely est une entreprise française enregistrée au tribunal du commerce d’Evry Courcouronnes.
Avec mes deux associés, nous avons décidé de nous relancer dans l'entreprenariat et de mettre à profit nos expériences passées au service de l’économie circulaire. Ces expériences nous ont permis d’aller plus vite et nous avons eu l’honneur d’être lauréat deux fois de deux concours, Star in Numéric de la CCI28 et de l’IMT starter de l’école des mines télécom de Paris.
Comment ça se passe aujourd’hui ?
Comme tout le monde aujourd’hui, nous subissons la crise du Corona virus. Nous attendons avec impatience la reprise afin d’accompagner les professionnels du retail dans leurs activités.
Dans l’équipe, Sébastien est technique, Laure et moi, plutôt des commerciaux. Nous avons la chance d’être complémentaire et avoir un technicien dans son équipe ça aide beaucoup quand on veut sortir une solution logiciel.
Maintenant, j’aimerais qu’on parle un peu plus de toi
Je suis trentenaire, je suis né en région parisienne et j’ai grandi à Aix-en-Provence. J’adore la France et l’Asie. Mes parents sont d’origine laotienne. Je suis épanoui dans ma vie perso et pro. J’aime la vie sous tous ses aspects.
Pour quelles études es-tu allé à Paris ?
J’ai un master en commerce international de l’IUP d’Evry avec une spécialisation achat. J'ai eu la chance de travailler dans les grandes industries mais aussi dans le monde des start-ups et l’enseignement.
Comment as-tu basculé dans l'univers des start-ups?
Par pur hasard et curiosité, à l’époque du rachat de Whatsapp par Facebook pour 18 milliards de dollars. A la même période General Electric avait racheté Alstom Power, fabricant de turbine nucléaire, pour bien moins que ça.
C’est un ami et ancien collègue qui m’a appelé en me présentant un beau projet de start-up. J’ai pris ma décision en deux jours de tout quitter à Aix-en-Provence pour monter à Paris.
Nous avons été incubés à Paris AndCo Welcome City Lab, le plus gros incubateur de start-up dédié à la techno pour le tourisme.
Quelle était cette première start-up ?
Nous avons développé un logiciel de gestion pour les entreprises de loisirs afin de distribuer en temps réel les disponibilités des attractions auprès des professionnels du tourisme.
Comment se passe le rachat d’une start-up ?
Cela peut être un long processus mais comme on dit c’est une question d’offre et de demande. Il faut valoriser l’entreprise et son marché ainsi que toutes les variables externes qui vont créer une opportunité de gain.
Actuellement, vous êtes encore suivis ?
Nous sommes suivis par nos deux incubateurs et notre parrain entreprise, le groupe Mazars, avec son programme d’accélération le Butterfly effect. Nous avons à disposition des experts dans tous les domaines nécessaires à une entreprise.
Des solutions apportées aux problèmes que vous avez eus à cause du virus ?
Comme pour toutes les entreprises confinées, les outils digitaux ont montré leurs forces. Nous pensons plutôt à l’après Covid avec le digi physique avec une solution innovante leur permettant de gérer leur sur stock afin de réanimer leurs ventes et la gestion des nombreux dons qu’ils réalisent.
Comptez-vous garder des gestes que vous avez adopté durant le confinement après le dé-confinement?
Aucun changement de notre côté car nous travaillions déjà à distance. Limiter nos déplacements faisait déjà partie de notre ADN de réduction d’émission de Co2.
Comment trouves-tu une relation de confiance avec tes associés ?
Nous sommes avant tout des amis de longue date. Avec Laure depuis l’université et Sébastien depuis notre précédente expérience.
Pour que ça marche, nous devons savoir la même vision et surtout les mêmes convictions. Sans ce partage, la confiance ne peut pas s’installer. Mais si je peux te donner un conseil : si tu as le doute une fois, tu l’auras une deuxième fois. Alors si tu as un doute ne te lance pas avec.
Quand et comment trouves-tu ta plus-value?
Quand ? Nous avons un rendez-vous à ne pas manquer qui est la date de mis en application de la loi anti gaspillage. 2021 sera l’année de basculement pour la mise en conformité des magasins sur des nouvelles filières de traitement des invendus.
Comment ? Notre plus-value est technique. Nous nous positionnons en soutien des équipes sur le terrain en leur apportant une solution dans leur poche, dans leur smartphone. Nous avons synthétisé leur travail actuel.
Identification des produits, diffusion sur des canaux de ventes, recherche et contact avec des associations pour les dons. Nous simplifions toutes ces actions pour que les interactions opérationnelles soient simplifiées. Ils n’auront par exemple, plus besoin de chercher une association pour leurs produits, nous les recherchons déjà pour eux. Nous faisons aussi en sorte de fidéliser des clients de ces produits en clients habituels. En effet, une entreprise qui s’inscrit dans l’économie circulaire est une entreprise qui touche ces potentiels clients.
En résumé, nous valorisons ce surstock. Les invendus sont identifiés, propulsés sur notre plateforme dédiée et sur des plateformes spécialisées qui sera une nouvelle fonctionnalité et enfin, nous ouvrons le canal à des associations qui seront en mesure de boucler la boucle dans cette valorisation.
L’objectif est de créer un cercle vertueux avec tous les acteurs de cette économie circulaire. Pour que les entreprises continuent de donner, ces entreprises doivent continuer à vendre, nous nous devons de trouver un moyen de leur faire retrouver cet équilibre financier entre les frais d’immobilisation, la vente et le don.
L’entreprise qui donne a tout à gagner ou du moins plus à perdre. Les frais de stockage, les frais de destruction, les frais de manutention, les frais financiers sont des frais souvent cachés, qui coûtent.
Donner ses produits, c’est se soulager de ces coûts et participer à un environnement positif. En effet, la destruction pollue 4 à 5 fois plus que si le produit est utilisé.
Des leviers financiers existent aussi quand il y a un don et sont non négligeables, cela favorise le don et tout le monde est gagnant.
Donner c’est renvoyer une image positive et gagner des clients. La transparence de fonctionnement fait partie des valeurs qu’un client recherche dans ses achats.
Un grand merci à Yilor, et à vous, pour avoir pris le temps de lire cet article.
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