26 février 2020
Café de la Banque – Marseille
J’ai eu la chance de pouvoir faire ma première rencontre avec Jocelyn Meire avant le confinement. J’ai fait la connaissance d’un homme passionné par ce qu’il fait et engagé. Malgré qu’il soit très occupé, il m’a gentiment accordé une heure d’échange, pour ensuite repartir de plus belle à ses autres rendez-vous.
M. Meire, quels sont les origines de FASK ?
L’idée était de créer un outil de structuration de filière. La filière à structurer étant la filière mode au sens large.
Dans la filière MODE, j’entends :
- Les « jeunes » créateurs, aux sens civile mais aussi au sens de l’âge de leur société (mais en vrai, c’est tous les créateurs).
- Toute la création, la fabrication, la distribution : de l’amont à l’aval de la création d’un produit (textile, bijoux, maroquinerie, cosmétiques, parfumerie)
- Les métiers de conseils de la filière : sourcing en Chine, positionnement marketing, développement commercial etc.
- Il y aussi le mannequinat, le make-up (le geste pas le produit), la coiffure, les lunettes etc.
Toutes ces choses qui différencient ces acteurs : la matière, la méthode de production, stratégie etc. Ces acteurs de la mode ont tous une légitimé à ne pas échanger entre eux et à contrario, une personne peut porter les produits de ces différents acteurs. Donc tout cela se retrouve sur une personne, mais plus globalement, on se consacre à l’habillement, bref ils ont pleins de compétences à échanger.
Par STRUCTURATION : on propose à l’ensemble de ces membres de reconnaître qu’il y a quelque chose en commun. Il peut y avoir des projets qui touchent deux univers mais aussi des projets qui n’existent pas encore.
Actuellement, FASK a deux projets :
- Un organisme de formation : pour produire les compétences dont ce territoire à besoin et combler les manques. Mesurer l’impact et l’intérêt que cela peut avoir pour mettre en place cet organisme (peut être dans un an)
- Imaginer un événement annuel pour permettre un moment d’échange et de communication
Sur votre site, j’ai remarqué un logo qui ressemble beaucoup à celui de la French Tech
Il s’agit de la French FAB. Un collectif que tout le monde peut se revendiquer, il suffit juste de s’inscrire et en s’inscrivant on s’engage à une valeur commune.
La French Fab est plutôt d’ordre national, avec une intention. La French Tech, c’est un réseau sur des territoires précis pour pouvoir se rencontrer et faire quelque chose ensemble.
Maintenant, j’aimerais vous connaître un peu plus
Je vais avoir 46 ans la semaine prochaine. Je suis né à Paris et j’y ai vécu mes vingt premières années. Je suis venu à Marseille pour Kedge. Je suis tombé amoureux du Sud, du soleil.
J’avais envie de quitter l’anonymat de Paris. Marseille, c’est une ville de réseau et à la fois anonyme mais il y a quand même de la compétition, malheureusement, car quand on veut faire des projets pour l’intérêt public, il ne devrait pas y avoir de concurrence.
Avez-vous des inquiétudes ?
Je suis très intéressé par la chose publique et politique. Je nourris une forme de stress sur la démocratie, sur son avenir.
Quel est votre rapport avec la mode ?
Il y a quinze ans, j’ai eu l’opportunité d’être co-fondateur et de diriger la Cité des Métiers. Ce qui m’a appris à diriger une association. Je suis monté à plus de deux millions et quand je suis parti il y avait vingt salariés.
Cela m’a valu de m’approcher de la Maison de Mode Méditerranée et ça ne s’est pas passé comme prévu. Je suis resté huit mois, mais cela m’a permis de voir que je connaissais beaucoup de personnes dans ce milieu, « comme par hasard ». Je me suis alors souvenu de mon premier stage que j’ai fait dans un bureau de presse spécialisé dans le textile. Je n’avais pas choisi ce domaine, c’était un hasard.
Mais, j’ai toujours apporté une attention particulière de comment je me saper, j’ai ma propre vision esthétique, toujours intéressé par le design, la déco. J’ai aussi une vrai passion pour les voitures et le design, du coup.
Est-ce-que la mode éco-responsable compte beaucoup pour vous ?
Dans ce que j’ai fait, notamment à la Cité des Métiers : j’avais initié et partagé selon les dossiers des démarches en mobilité durable, notamment dans la mobilité électrique.
J’ai eu une des premières Smart électrique (2014) à Marseille (la toute petite Smart). J’avais réservé une Zoé de chez Renault mais ils avaient un an de retard, du coup ça m’a gavé.
A l’époque, j’ai dit à la Maison Mode Méditerranée qu’il y avait pleins de projets là-dessus pour donner un collectif mais ça ne les intéressait pas, alors j’ai créé FASK.
Actuellement, je suis en train de répondre à un appel à projet avec la région et l’ADEME (agence nationale qui a ses déclinaisons en région), elle travaille dans le respect de l’environnement et la transition écologique, dans les filières. Seules les associations peuvent répondre à cet appel à projet. Le but est de proposer des plans d’action pour l’accompagnement de la transition écologique. Par exemple, j’ai lancé ce concept mais pour la filière mode en région PACA. Pour cela, j’ai mis en place de la sensibilisation, au début, mais j’ai aussi monté un groupe de réflexion avec un groupe pour créer un livre blanc.
Peut-on assister à des événements de FASK ?
Il y a une notion d’adhésion. Pour y participer il faut soit payer une entrée pour ceux qui ne sont pas adhérer ou alors compter dans la cotisation.
Un grand merci à Jocelyn Meire, et à vous, pour avoir pris le temps de lire cet article.
IMPORTANT
Durant la crise du Covid-19, FASK lance le collectif Couturiers solidaires du Sud qui réunit des centaines de bénévoles (couturiers amateurs et professionnels, mais aussi grands noms de l’industrie) pour confectionner des masques lavables et réutilisables, conformes aux préconisations de l’AFNOR. Ce geste mérite d'être mentionné d'autant plus que cela à consolider une solidarité dans la région. Une action à l'image de FASK.
13.5.2020
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